Eh oui, le gros défaut des concerts de Travis, c'est qu'on en redemande! Enfin me direz vous, c'est plutôt bon signe. Ces jeunes sont la preuve que la musique la plus calme peut faire des étincelles en live, provoquer de véritables émois et une pure joie de vivre. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter le public chanter en choeur sur "Why does it always rain on me?"... Mais Travis sait aussi titiller nos cordes sensibles. Comment ne pas fondre à l'écoute de "Dear diary" où l'on sent une fois de plus, toute la fragilité expressive de Fran (et la nécessité d'avoir un journal intime!) On peut bien parler d'un concert intimiste pour cette soirée à la Maroquinerie, et ce n'est pas qu'à cause de la taille de la salle ni de l'ambiance lumineuse feutrée de la scène...mais bien de la relation magique avec un public (composé de fans, ce soir là)de plus en plus réceptif. La musique fait écho à la chaleur de la salle lorsque les instruments se taisent pour ne laisser planer que la voix de Fran et les sons acoustiques de sa guitare. Ce dernier, toujours aussi bavard, fait un triomphe avec son humour écossais qui donne à ses chansons une petite touche d'humanité et de simplicité loin de la grandiloquence affectée de certains virtuoses. C'est cette simplicité bien à eux qui fait mouche. Après tant de beauté et de bonheur de voir enfin un groupe qui sait transmettre son plaisir de jouer, je ferme les yeux et croise les doigts pour que leur notoriété grandissante nous les laisse "as they are", vrais, expressifs et (encore) modestes... Et malgré le caractère publicitaire du show, j'ai assisté à un véritable concert et un événement unique: mettre le paquet et se donner à fond pour moins de cinq cent personnes, il n'y a qu'eux pour faire ça. :)